Freedom

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dimanche 19 janvier 2014

System error !!


Camus disait que l’ambition était un terme flatteur pour désigner la cupidité.
Je crois profondément à cette idée.

Nous nous interrogeons tous sur des thèmes ambitieux tels que trouver le sens de la vie, comment être heureux.

Nous sommes très loin, pour la plupart d’entre nous, d’être dans des conditions nous permettant de réfléchir sereinement, objectivement à cette idée.

La première étape serait selon moi de se rappeler que les choses n’ont que l’importance que l’on veut bien leur donner.
La deuxième serait donc de comprendre que rien n’est sacré.

Notre monde, tel que nous le connaissons, tel qu’il est organisé, avec les valeurs que nous croyons être les nôtres est une création purement humaine.

Notre organisation sociétale, notre système d’échange, nos frontières, langues, cultures, religions –et par conséquent toutes les différences que ces aspects mettent en relief entre les peuples- ne sont que le résultat de l’histoire, des décisions d’une poignée d’hommes qui ont pu un temps en dominer d’autres. On dit d’ailleurs que l’histoire n’est que le récit des vainqueurs.

Et aujourd’hui, notre vie telle que nous la concevons, telle  qu’elle devrait se dérouler est pourtant totalement artificielle.

Tu nais, vas à l’école, fais les études les plus longues possibles pour avoir un bon job. Tu fais un plan de carrière,  tu dois avoir de l’ambition – c’est quelque chose que tu devrais ressentir « naturellement » - t’offre des loisirs pour ne pas avoir l’impression de vider ta vie de son sens, achète, achète encore, deviens propriétaire du maximum de biens possibles, d’une maison, d’un bout de planète (quel droit crois tu avoir vraiment sur ça ?), tu payes tes impôts, pars en retraite, profite un peu (en espérant que ta santé à cet âge te le permette encore) et meurs.
E tout le monde se dit, bah oui c’est ça la vie !

Je ne peux pas nier que j’accepte – mais dans une certaine mesure seulement- cette vision des choses.
Il est vrai que le système est organisé ainsi, que tout le monde ou presque y adhère et j’ai compris depuis bien longtemps que je n’y changerai rien. Et le sang qui alimente le système est l’argent. Et que si je veux vivre – dans le sens où l’entend ce système – je dois subir les transfusions de ce sang
Car une chose reste par ailleurs vrai, la vie  -au sens physique, humain du terme- est courte et fragile et j’avoue avoir la faiblesse de vouloir, au cours de cette courte vie, manger à ma faim, dormir dans un lit au chaud avec un toit sur la tête plutôt que dans la rue.
Mais cela ne veut pas dire tout accepter.
Etre le plus riche du cimetière ne m’intéresse pas, travailler 12 heures par jour pour une société qui n’hésitera pas, à l’image du système tout entier lui-même, à te broyer le jour où on estimera ne plus avoir besoin de toi ne m’intéresse pas.
Car au final, malgré tous les efforts déployés pour se fondre dans ce système, pour répondre à ses exigences, il ne pourrait très bien te rester qu’une seule chose, toi-même.
A toi de savoir ce que tu auras voulu « accomplir » d’ici là.
Je pense que peu de personne le savent vraiment et je parle vraiment de savoir ce que l’on veut et non pas faire les choses qu’on pense devoir faire ou les choses que l’on croit attendre de nous parce que c’est le système qui veut ça (naissance, étude, job, carrière…..)


Etre un requin parce que les autres le sont et simplement pour pouvoir dire fièrement que je ne veux pas être en reste ne m’intéresse pas.
Je chie sur ce système où un homme qui tire profit d’un autre est un malin, un « renard », et ou celui qui fait confiance à son semblable est un pigeon. Depuis quand faire confiance est-il devenu une faiblesse ?
On me dit alors que je vais me faire rouler. Et bien tant pis. C’est une de mes limites à mon acceptation de ce système.
Moi je roule tous les jours ceux qui en costard-cravate se rendent au travail, se prenant pour des golden boy, qui alimentent ce système dont je peux pour ma part choisir de n’en tirer que ce qui m’intéresse et qui me permet de rester moi même quand les autres doivent jouer leur rôle, qu’ils se sont eux-mêmes attribué, pour que le système ne s’enraye pas, un système dont seuls quelques-uns tirent réellement tous les profits. Tous les autres ne sont là que pour son fonctionnement courant.

Il ne s’agit pas de jouer les hypocrites. J’ai bien conscience que les choses se passent ainsi. Il faut faire avec comme on dit. Mais rien n’empêche de prendre du recul vis-à-vis de la valeur réel de ce système car encore une fois les choses n’ont que l’importance que l’on veut bien leur donner.
Tout le monde s’accorde pour dire que l’argent ne fait pas le bonheur mais combien y croit vraiment ? Combien pense à cette phrase au moins une fois par jour, par semaine… ?
Et il y aura toujours un « malin » pour ajouter « mais il y contribue ». Et bien ce malin est un crétin qui n’a rien compris. La phrase est claire pourtant !
Alors on va me dire que c’est seulement pour expliquer que cela vient en complément des autres bonnes choses de la vie, etc…
Et bien c’est une erreur car cet ajout est déjà le début de la fin d’une perception correcte de ce qu’est le bonheur.
Car c’est ce qui fait que l’argent est aujourd’hui la valeur universelle, l’étalon mesurant toutes choses ici-bas, de la valeur d’un bout de cette planète sur laquelle on s’octroie des droits et qu’on détruit petit à petit pour cette même valeur jusqu’à la vie humaine qu’on exploite toujours pour cette valeur.

Je chie sur une société capable de faire entrer dans son vocabulaire une abomination telle que « gagner sa vie ». Il n’y a rien à gagner et surtout pas la vie que tu as déjà.

Car dans le fond, nous sommes tous les locataires, de notre vie, de notre corps, de nos possessions, de notre statut social. Tout ça s’arrêtera un jour pour chacun de nous et quelqu’un d’autre prendra notre place.

Alors on va me dire que cette expression c’est « une  façon de parler » car cela veut simplement dire subvenir à ces besoins. Ok, très bien, alors dites je subviens à mes besoin et non pas je gagne ma vie.
Croyez-moi, le fait qu’une telle expression existe n’est pas anodin car elle participe au fonctionnement du système et au « conditionnement » de ceux qui l’alimentent ou disons plutôt qui doivent l’alimenter.

L’angoisse c’est la mort, cette inconnue face à laquelle la fragilité de la vie nous pousse à nous dire  je dois « accomplir » quelque chose, certains disent laisser une trace, car, non ce n’est pas possible, la vie doit bien avoir un sens.
Et bien peut-être pas.
Peut-être qu’il faut juste en profiter, là où vous vous acharnez à accumuler des biens, où vous passer le précieux temps de votre existence que vous monnayer à construire une carrière, se faire une place car après tout, comme dit le proverbe, la mort est la raison finale de tout.







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