Le problème
avec la religion, car oui il y a un problème, est sa dimension dogmatique, et,
accessoirement, la distance paradoxale que, de fait, cette dimension présente
au regard du contenu même de la plupart des écrits religieux qui prônent la tolérance.
Cette
dimension dogmatique, qui tient en la certitude de détenir la vérité – et donc
logiquement que les autres ne peuvent qu’être dans le faux – dans le meilleur des cas s’exprime, si l’on
peut dire, par une indifférence vis-à-vis de l’autre voire, dans le pire des
cas, par le mépris et même la haine de l’autre, haine qui, sinon justifie, du
moins explique qu’un être puisse aller jusqu’à en tuer un autre pour une
parole, un écrit, un dessin sous prétexte que sa vérité n’est pas la tienne,
que ton « sacré » n’est pas le sien.
Après tout, oui, pourquoi pas, quel mal à faire taire quelqu’un qui de
toutes façons a tort ?
Ma sensibilité
m’a amené à étudier, pour le moment très modestement, le bouddhisme.
L e peu
que j’ai appris est, entre autre, que Bouddha demandait à ne surtout pas être
cru sur parole, mais invitait à faire l’expérience du chemin qui lui semblait
être le bon.
Le dogme
des religions, et c’est là son effet pervers, ignore, et bien sûr
volontairement, le fait que dieu puisse être une création de l’homme – et on
pourrait alors revenir sur le caractère sacré même de Dieu ou plutôt dans ce
cas de l’idée de Dieu.
Le fait-
le mot est lâché. Le dogme ignore le fait. Et outre le paradoxe évoqué
précédemment concernant la distance entre le dire et le faire, il y a ce
paradoxe de l’ignorance du fait, ce paradoxe de penser détenir la vérité sans pouvoir
le prouver, sans avoir même à le prouver. Il parait que cela s’appelle la foi.
Et si la conviction, donc la foi, d’un religieux est tout à fait respectable,
cette ignorance du fait devrait s’accompagner d’humilité. Ce que ne peut
accepter le dogme. En effet, comment serait-il possible de dire à la fois
« je suis sûr d’avoir raison » et « je ne peux pas affirmer que
l’autre à tort » ?
Je
respecte la foi de chacun et même l’admire. Mais si le dogme doit s’accommoder
de l’ignorance du fait - une ignorance qui en fait devrait plutôt s’assimiler à
une incapacité – alors la foi doit
accepter ne pas être une vérité. Sinon quelle serai alors la distance entre la
foi et l’aveuglement ?
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