Freedom

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mardi 21 janvier 2014

The power of quenelle

Bonjour,

Je roule en volkswagen, j’ai des costumes Hugo Boss (costum designer du 3e reich pour ceux qui ne le savaient pas), j’ai déjà écouté du Wagner (compositeur préféré d’Hitler) et il m’est même arrivé de regarder Papa Schultz (oui, je sais, c’est la honte !), est-ce que je risque d’être accusé d’apologie de crime contre l’humanité ?


Blague à part (bah.. en fait, non) , j’ai eu une idée de t-shirt que (modestement) je trouvais amusante – une quenelle faisant une quenelle pour ceux qui n’auraient pas compris – Qu’en pensez-vous ?





dimanche 19 janvier 2014

Affaire Dieudonné ? Non, affaire de tous.



Ce qui suit est un article que j’avais proposé à la publication sur différents sites d’information à vocation participative.

En attente de publication sur Agoravox depuis plusieurs jours (un bug surement), il ne sera sans doute jamais diffusé.

Il présentait l’échange que j’ai pu avoir avec un autre site similaire – Rue89 pour ne pas le nommer – et la réponse que le co-fondateur du site m’avait adressée à ce sujet.

En soumettant cet article, j’expliquais les raisons pour lesquelles celui-ci était si long, le sujet étant si sensible je préférais être, autant que possible, exhaustif afin d’éviter toute ambigüité quant à ma position et toute mauvaise interprétation du propos qui, à mon sens, ne peut être considéré que dans le contexte global dans lequel il s’inscrit.

La réaction du site en question est  intéressante puisque, d’une certaine façon, elle confirme, outre la « ligne éditoriale » du site, mon propos, cette tendance actuelle que l'on retrouve dans la quasi totalité des médias et qui voudrait que soit imposée une et une seule vision, ferme et définitive, de Dieudonné, là ou je voulais justement ouvrir un débat.
Mes arguments étaient-ils totalement faux, naïfs ? C’est possible.
L’affaire actuelle ne laisse t’elle vraiment aucune place au débat ?
Soucieux d’élever mon niveau d’analyse, de clairvoyance, certains d’entre vous pourront certainement m’éclairer à ce sujet.


Affaire Dieudonné ? Non, affaire de tous.



Tout le monde s’accorde à dire que la liberté d’expression est la possibilité de pouvoir tout dire, éventuellement d’en rire, tout en sachant que cette liberté (comme toutes)  est encadrée par la loi, dont l’application des sanctions dépendra de l’analyse des propos tenus proprement dit mais aussi de leur interprétation, laquelle dépend de l’appréciation personnelle de chacun, le cas échant d’un juge, interprétation qui variera suivant que celle-ci est indépendante et objective ou orientée.


Cette question de l’interprétation est au cœur de cette affaire, à plus forte raison s’agissant d’un spectacle humoristique.


Un des exemples, le dernier en date, étant que Dieudonné a modifié son spectacle mais que certains continuent à (vouloir ?) y voir une propagande antisémite.


Le fait que la notion même de liberté d’expression fasse elle aussi l’objet d’interprétation montre bien que, dès le départ, nous ne parlons apparemment pas tous de la même chose. Peut-être faudrait-il commencer par là !

Ce problème de l’interprétation est, plus largement, dans tout ce qui a pu entourer Dieudonné depuis ce fameux sketch à l’origine de ce qui deviendra « le cas Dieudonné », le sketch du colon israélien (colon israélien et non, sauf erreur, colon juif – distinction que certains jugent trop subtile mais qui n’est pas anodine).


Je n’y ai personnellement jamais vu autre chose qu’un propos politique au travers d’un personnage tenant un discours (pour mieux le prendre à revers) convaincu d’être du coté du bien – et donc place tous ceux qui pensent différemment du côté du mal - avec au final la volonté de dénoncer une politique injuste.


Et si le fait de finir le sketch par « heil Israel » n’était vraiment pas du meilleur gout, j’en conviens, il avait au moins le mérite de se poser comme un avertissement à l’égard de ceux qui appliquent une telle politique et qui, s’ils n’y prennent pas garde, à terme prendraient le risque de se comporter voire de ressembler à ceux qui ont été leurs pires ennemis. L’extrémisme n’étant pas l’apanage d’un camp.



On pourrait en dire de même du sketch où Faurisson, historien reconnu comme un révisionniste, un négationniste, se voyait remettre le prix de l’infréquentabilité par un comédien figurant les victimes de l’holocauste.
Je comprends que vu au 1er degré, la mise en scène puisse pour certains être malsaine et être vu comme méprisante pour la mémoire des victimes de ce drame de l’histoire.
Je ne suis sans doute pas très intelligent et certains me taxeront de naïveté mais suis-je vraiment le seul à avoir vu l’ironie du propos de ce sketch qui, tel que je l’ai interprété, ne servait pas la soupe à Faurisson mais au contraire mettait cet homme face à ses contradictions, lui faisant remettre un prix, et par n’importe lequel, par un homme incarnant la représentation concrète des victimes d’un fait historique dont il remet en cause les thèses ?


Il en sera enfin de même pour ce qui concerne le cas récent de la fameuse quenelle et on pourra se demander comment et pourquoi un geste que Dieudonné fait depuis plusieurs années et qui correspond à un bras d’honneur, une façon de dire je te la mets dans le c** jusque là, sans qu’il y ait eu, jusqu’à peu, le moindre problème à ce sujet, soit présenté subitement, du jour au lendemain, comme un salut nazi.

Je me garderais bien, comme certains le font de m’interroger sur la coïncidence que l’on pourrait voir dans le fait qu’un telle affaire surgisse peu après que le président Hollande soit invité au dîner du CRIF.


Néanmoins, il est vrai dire que je suis de ceux qui considèrent que le sionisme n’est pas un fantasme, tout comme ne le sont pas les réseaux d’influence et les soutiens (politiques, associatifs, peut-être aussi financiers..) sur lesquels peuvent s’appuyer ceux qui sont à la tête de ce projet politique.
N’importe quel analyste spécialisé en politique internationale un tant soit peu objectif et surtout indépendant pourra en faire la démonstration mieux que je ne saurai le faire.


Et je pensais que l’on pouvait discuter, débattre de politique dans un pays démocratique. Un droit à l’expression qui laisse la possibilité de critiquer la politique que mènerait un gouvernement – quand bien même il s’agirait de la politique d’Israël - et de considérer dans un même temps, si on admet que les réseaux d’influence sur lesquels cette politique s’appuie existent et peuvent être considérés comme un lobby, qu’il n’est pas non plus illégitime de parler des ramifications de ces mêmes réseaux.


Le problème est que l’on marche depuis toujours sur des œufs dès lors que l’on parle de la politique d’Israël car l’amalgame antisioniste=antisémite est utilisé de façon automatique et instantané, étant entendu que la parole ne saurait être laissée à une personne présentée publiquement comme antisémite.



Et cela serait mensonge de prétendre le contraire (il suffira pour s’en convaincre d’attendre les commentaires que pourrait soulever cet article s’il est publié) et les cas évoqués ci-dessus en sont la preuve.



Se protéger des attaques est légitime mais n’y a-t-il pas plus attaqué que celui qui voit des attaques partout ?


Ceci peut s’appliquer à Dieudonné, que l’on disait à ce sujet paranoïaque, comme il doit aussi pouvoir s’appliquer à ses détracteurs.


On reprochait à Dieudonné de faire une fixation sur les juifs, mais les associations juives ne font-elle pas une fixation sur Dieudonné, à ne voir dans ses propos ou gestes que des manifestations antisémites ?


S’il peut être maladroit dans un discours de parler de juif quand ont veut parler de sioniste, il est intéressant de noter que cet amalgame a été voulu dans le sionisme lui-même.


Le sionisme n’est-il pas un idéologique politique teintée d’une dimension religieuse ?
Aspect qui présente donc l’avantage non négligeable de taxer d’antisémite tous ceux qui critiqueraient la politique d’Israël.
Demandez aux rabbins orthodoxes de la mouvance naturei karta ce qu’ils en pensent (rabbins qui accessoirement avaient été invités par Dieudonné pour une conférence durant laquelle ces rabbins expliquaient justement la distinction très importante à faire entre sionisme- une politique – et judaïsme – une religion sans, étonnement, que les médias en fassent un écho particulier).


Même si je pense, en toute bonne foi, présenter des arguments objectifs (y a-t-il dans ce qui est écrit ci-dessus quelque chose qui soit faux ? Je remercie par avance ceux qui relèveront des inexactitudes) je veux bien admettre qu’il s’agit avant tout d’une analyse personnelle.


Mais attention, que l’on ne s’y trompe pas, la décision prise à l’encontre de Dieudonné d’annuler son spectacle est TRES TRES grave, elle pourrait être lourde de conséquences et donc nous concerne tous.



Quand Dieudonné a tenu des propos inacceptables, répréhensibles au regard de la loi, il a été assigné en justice, jugée et condamné et cela est tout à fait normal.


Or dans cette affaire, Dieudonné n’a pas été sanctionné pour des propos tenus – il n’a tout simplement pas pu s’exprimer.


Sanctionner celui qui n’a donc pas pu violer la loi n’est pas, ne peut pas, en tous cas ne devrait pas être considéré comme une condamnation au sens juridique du terme, comme ont essaye de nous le présenter. (et si j’étais le scénariste de Minority Report, je demanderais le paiement de

copyright au ministère de l’intérieur)


Il s’agit purement et simplement d’un acte de censure.
Et la censure, comme chacun le sait est une caractéristique, parmi d’autres, des régimes totalitaires. La censure est donc exercée en 2014, en France, pays auquel on doit la déclaration des droits de l’homme dans lesquels la liberté d’expression doit être garantie, pour une affaire qui concerne le spectacle d’un humoriste.


Et tout ceci se fait ouvertement, de la façon la plus assumée qu’il soit par le ministre de l’intérieur lui même. Avec par ailleurs l’aplomb tout à fait formidable de celui-ci qui, triomphant, nous annonce que c’est une victoire de la République.


Suis-je, là encore, le seul avoir cette sensation d’être passé dans la 4e dimension ?


Qu’est-ce qui est le plus révoltant ? Le procédé ou cette très désagréable impression que tout ceci ne fait réagir que trop peu de personnes ? [j’ai pu noter depuis que cela n’était heureusement pas le cas]
Bon je sais que la plupart des gens ont des préoccupations plus importantes que de s’intéresser au cas de Dieudonné. Seulement voilà, cela dépasse le cadre de Dieudonné.


Sur la forme, il y a sans doute beaucoup de choses à dire également sur la démarche d’un ministre qui n’accepte pas la décision d’un tribunal.


Qu’il fasse appel de la décision, soit, il en a le droit.


Il semble néanmoins légitime de s’interroger sur cette décision, venant d’un ministre qui ouvertement, publiquement, a revendiqué être lié éternellement à Israël, de remettre en cause la décision du tribunal pour laisser le soin, en dernier ressort, au conseil d’Etat de « reconsidérer» la situation, conseil d’Etat où, si je ne me trompe pas, siège notamment des personnes comme Arno Klarsfeld, ennemi déclaré de Dieudonné.


Considérant ces aspects, sans remettre en cause les compétences du ministre ou du conseil d’Etat, un minimum d’honnêteté intellectuelle doit nécessairement nous amener à nous interroger sur l’impartialité du processus et au final de la décision prise.


Saisir le conseil d’Etat pour un spectacle ? Monsieur Valls n’avait-il rien de plus important à faire ce jour là ?


Je ne peux m’empêcher, vous en m’excuserez, une digression qui me semble intéressante car sur cette décision il y aurait là encore des choses à dire.


Le tribunal administratif considérait qu’il n’y avait aucun élément concret permettant de considérer que la tenue du spectacle pourrait occasionner une atteinte à l’ordre public.


Le conseil d’Etat lui arrivait à la conclusion totalement inverse, accessoirement celle que monsieur le ministre de l’intérieur voulait voir validée, pour justifier sa décision.


Si l’on peut se demander quelles ont été les bases objectives, factuelles de l’analyse qui ont permis au conseil d’Etat d’arriver à une telle conclusion, on peut, plus largement s’interroger sur ce qu’implique le fait que l’ordre public ait donc été déclaré en danger.


Euh, rappelez-moi, qui est garant du maintien de l’ordre public ?
N’est-ce pas justement le ministre de l’intérieur ?
En attendant du conseil d’Etat la décision qu’il voulait à toute fin voir validée, n’est-il pas en train de faire simplement l’aveu (s’en est-il seulement rendu compte) qu’il était tout à fait incapable d’assumer son rôle dans le maintien de l’ordre public, au point de mettre toute son énergie et tous les moyens à sa disposition pour faire purement et simplement annuler un spectacle plutôt que d’utiliser cette énergie pour prendre les mesures qu’il lui appartenait de prendre pour ce maintien de l’ordre, pour peu qu’il ait effectivement été mis en cause ?


Sur cette liberté d’expression, on pourra enfin s’étonner de tout ce battage médiatique qui bizarrement a, pour ce que j’en ai vu, laisser la parole quasi-exclusivement aux opposants à Dieudonné.


Que penser d’un homme tel que Christophe Barbier qui, se disant journaliste, n’a fait qu’exprimer son opinion personnelle sur ITéle au matin du jour où la décision du tribunal administratif devait être rendue.


Un journaliste qui était à la fois contraint d’admettre qu’il pourrait effectivement n’y avoir aucune raison juridique valable pour interdire le spectacle de Dieudonné mais qui, en même temps, dit que ce spectacle doit malgré tout, et dans tous les cas être annulé ( ?????)


Un « journaliste » qui, se jugeant sans doute détenteur de la Vérité, à la prétention de dire aux juges la lecture qu’ils devaient avoir de cette affaire et de conclure que si ces juges n’avaient pas la même analyse que la sienne, alors on pourrait dire qu’ils n’ont pas bien fait leur job (textuellement, ils devraient changer de lunettes). On croit rêver.


Comment dans le cadre d’une chaine d’information peut-on accepter qu’un homme utilise une telle tribune médiatique, publique pour diffuser des idées qui ne sont que le reflet de SA vision des choses ? Il y a les journaux d’opinion pour cela. A charge pour chacun de choisir celui qu’on veut lire



On peut aussi se demander pourquoi on a laissé à autant de monde la possibilité de présenter de façon mensongère - résultat d’une interprétation purement personnelle - et à grande échelle le fameux geste de la quenelle comme un salut nazi, se permettant par la même occasion

d’assimiler donc à des nazis tous ceux qui accompliraient ce geste.


Bref, une liberté de parole laissée à certains et pas à d’autre, un cas où, ouvertement, on vous annonce qu’une décision de justice qui n’irait pas dans le sens que certains souhaitent n’est pas, n’est plus une bonne décision ( ???) Une affaire pour laquelle un minimum de sens critique doit permettre à chacun de voir (même s’il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir) que tout n’est pas blanc ou noir et le danger qu’elle représente pour chacun de nous, rappelant simplement, comme dit le proverbe que toutes les tyrannies ont toujours prétendu faire régner la vertu.



La réponse du site :

Date: Tue, 14 Jan 2014 11:44:24 +0100
Subject: Re: [Proposer une information] - Dieudonné et la liberté d'expression
To:

Bonjour,
Votre papier est très naïf, nous ne le publierons pas. Dieudonné ne se borne pas à critiquer la politique d'Israël, il diffuse de très nombreux clichés violemment antisémites et tient des propos révisionnistes. Voir cette vidéo, par exemple :


Cordialement



J’ai naturellement visualisé la vidéo en question qui était effectivement de très très mauvais goût et qui, pour tout dire, ne m’a absolument pas fait rire, mais qui, malgré tout, et s’agissant de liberté d’expression, amenait selon moi à la réflexion suivante dont j'ai fais part à ce journaliste dans la réponse suivante.

Monsieur,

Je vous remercie de votre réponse et analyse.
Même si je sais que la présente réponse n’amènera certainement pas d’autres réactions de votre part  [pour information, ce journaliste a eu la courtoisie de me répondre, réponse qui fut : « ma position est ici : http://rue89.nouvelobs.com/2014/01/10/interdiction-spectacle-dieudonne-grand-gachis-248924] et regrette de ne pas avoir su vous convaincre de la bonne foi de ma démarche, une objection me semble toutefois justifiée.
Mon propos était notamment de me questionner sur la notion d’interprétation des propos, dans leur ensemble.
Vous me faites suivre un lien, certes intéressant et la vidéo apporte effectivement un éclairage particulier.
Mais avez-vous également fait la démarche de répertorier le nombre d’articles, d’interventions ou de vidéos qui pourraient tout autant aller dans le sens inverse de ce que vous pensez démontrer ?
J’avoue personnellement ne pas l’avoir fait.
Et excusez moi de douter que vous ayez eu vous aussi les moyens de le faire.
Résumeriez vous ce que vous considérez être la pensée de Dieudonné à cette seule vidéo ?
Si c’est le cas, je comprends votre position.
Vidéo dans laquelle, même si je reconnais que de tourner en dérision la Shoah est de mauvais goût, personnellement je ne pas vu de propos révisionnistes, c'est-à-dire où seraient remis en cause des faits historiques, mais des interrogations. Et je vois un homme qui se moque justement de la façon dont il se sait perçu. Interprétation de chacun encore une fois.
Mais vous pensez pouvoir juger de qui est naïf ou non dans son analyse sur ce sujet. Je l’accepte.

Quant aux clichés sur une communauté donnée, vous savez parfaitement que c’est le point commun à de nombreux sketchs (cf. Patrick TIMSIT et son ami catholique – qui accessoirement abordait cette question de remettre en cause des faits « historiques ») Le bon ou le mauvais goût de cet humour étant là encore à l’appréciation de chacun.
Sans remettre en cause votre déontologique, vous êtes aussi un homme qui a une opinion personnelle et cela se respecte mais pouvez vous garantir que cette opinion n’interfère pas dans le phénomène que j’évoquais d’une interprétation orientée ?
Si vous pouvez me le garantir, alors c’est que je suis nécessairement dans le faux et vous obligatoirement dans le vrai.

Persuadé de la bonne foi de votre réponse, votre réponse illustre le caractère hyper-sensible de ce sujet, ce que je comprends compte tenu de la multitude des interprétations qui peuvent en être faites.
On peut ne pas être d’accord mais peut-on empêcher de parler ?
Sur la notion révisionniste, il est intéressant de relever que, sauf erreur, cette notion n’est sanctionnée que depuis la loi Gayssot, une loi qui, selon ses détracteurs, a la prétention de graver dans le marbre une et une seule version de l’histoire.
Vous serez sans doute étonné de savoir que j’approuve cette version.

Mais je sais également écouter ceux qui disent qu’ils ne sont pas d’accord avec cette méthode, ce qui est notamment le cas de Norman Finkelstein, politologue américain, juif antisioniste, enfant de juifs survivants du ghetto de Varsovie, auteur de l'Industrie de l'Holocauste dénonçant ceux qui se font de l’argent sur la mémoire de la Shoah (justement un des thèmes de la vidéo), qui jugeait une telle loi aberrante – ce qui en même temps et selon ses propres termes l’étonnait moyennement venant d’un pays qui considérait BHL comme un philosophe.
Mon article n’avait pour seul but que d’ouvrir le débat à ce sujet, sur la pluralité des opinions au regard de la liberté d’expression et sur le fait d’interdire la parole à un homme avant même qu’il ait justement pu s’exprimer.
Je regrette de constater que cela n’est manifestement pas possible.

Je vous remercie dans tous les cas de l’attention portée à mon écrit, maintenant enrichi de cet échange.

Cordialement,



System error !!


Camus disait que l’ambition était un terme flatteur pour désigner la cupidité.
Je crois profondément à cette idée.

Nous nous interrogeons tous sur des thèmes ambitieux tels que trouver le sens de la vie, comment être heureux.

Nous sommes très loin, pour la plupart d’entre nous, d’être dans des conditions nous permettant de réfléchir sereinement, objectivement à cette idée.

La première étape serait selon moi de se rappeler que les choses n’ont que l’importance que l’on veut bien leur donner.
La deuxième serait donc de comprendre que rien n’est sacré.

Notre monde, tel que nous le connaissons, tel qu’il est organisé, avec les valeurs que nous croyons être les nôtres est une création purement humaine.

Notre organisation sociétale, notre système d’échange, nos frontières, langues, cultures, religions –et par conséquent toutes les différences que ces aspects mettent en relief entre les peuples- ne sont que le résultat de l’histoire, des décisions d’une poignée d’hommes qui ont pu un temps en dominer d’autres. On dit d’ailleurs que l’histoire n’est que le récit des vainqueurs.

Et aujourd’hui, notre vie telle que nous la concevons, telle  qu’elle devrait se dérouler est pourtant totalement artificielle.

Tu nais, vas à l’école, fais les études les plus longues possibles pour avoir un bon job. Tu fais un plan de carrière,  tu dois avoir de l’ambition – c’est quelque chose que tu devrais ressentir « naturellement » - t’offre des loisirs pour ne pas avoir l’impression de vider ta vie de son sens, achète, achète encore, deviens propriétaire du maximum de biens possibles, d’une maison, d’un bout de planète (quel droit crois tu avoir vraiment sur ça ?), tu payes tes impôts, pars en retraite, profite un peu (en espérant que ta santé à cet âge te le permette encore) et meurs.
E tout le monde se dit, bah oui c’est ça la vie !

Je ne peux pas nier que j’accepte – mais dans une certaine mesure seulement- cette vision des choses.
Il est vrai que le système est organisé ainsi, que tout le monde ou presque y adhère et j’ai compris depuis bien longtemps que je n’y changerai rien. Et le sang qui alimente le système est l’argent. Et que si je veux vivre – dans le sens où l’entend ce système – je dois subir les transfusions de ce sang
Car une chose reste par ailleurs vrai, la vie  -au sens physique, humain du terme- est courte et fragile et j’avoue avoir la faiblesse de vouloir, au cours de cette courte vie, manger à ma faim, dormir dans un lit au chaud avec un toit sur la tête plutôt que dans la rue.
Mais cela ne veut pas dire tout accepter.
Etre le plus riche du cimetière ne m’intéresse pas, travailler 12 heures par jour pour une société qui n’hésitera pas, à l’image du système tout entier lui-même, à te broyer le jour où on estimera ne plus avoir besoin de toi ne m’intéresse pas.
Car au final, malgré tous les efforts déployés pour se fondre dans ce système, pour répondre à ses exigences, il ne pourrait très bien te rester qu’une seule chose, toi-même.
A toi de savoir ce que tu auras voulu « accomplir » d’ici là.
Je pense que peu de personne le savent vraiment et je parle vraiment de savoir ce que l’on veut et non pas faire les choses qu’on pense devoir faire ou les choses que l’on croit attendre de nous parce que c’est le système qui veut ça (naissance, étude, job, carrière…..)


Etre un requin parce que les autres le sont et simplement pour pouvoir dire fièrement que je ne veux pas être en reste ne m’intéresse pas.
Je chie sur ce système où un homme qui tire profit d’un autre est un malin, un « renard », et ou celui qui fait confiance à son semblable est un pigeon. Depuis quand faire confiance est-il devenu une faiblesse ?
On me dit alors que je vais me faire rouler. Et bien tant pis. C’est une de mes limites à mon acceptation de ce système.
Moi je roule tous les jours ceux qui en costard-cravate se rendent au travail, se prenant pour des golden boy, qui alimentent ce système dont je peux pour ma part choisir de n’en tirer que ce qui m’intéresse et qui me permet de rester moi même quand les autres doivent jouer leur rôle, qu’ils se sont eux-mêmes attribué, pour que le système ne s’enraye pas, un système dont seuls quelques-uns tirent réellement tous les profits. Tous les autres ne sont là que pour son fonctionnement courant.

Il ne s’agit pas de jouer les hypocrites. J’ai bien conscience que les choses se passent ainsi. Il faut faire avec comme on dit. Mais rien n’empêche de prendre du recul vis-à-vis de la valeur réel de ce système car encore une fois les choses n’ont que l’importance que l’on veut bien leur donner.
Tout le monde s’accorde pour dire que l’argent ne fait pas le bonheur mais combien y croit vraiment ? Combien pense à cette phrase au moins une fois par jour, par semaine… ?
Et il y aura toujours un « malin » pour ajouter « mais il y contribue ». Et bien ce malin est un crétin qui n’a rien compris. La phrase est claire pourtant !
Alors on va me dire que c’est seulement pour expliquer que cela vient en complément des autres bonnes choses de la vie, etc…
Et bien c’est une erreur car cet ajout est déjà le début de la fin d’une perception correcte de ce qu’est le bonheur.
Car c’est ce qui fait que l’argent est aujourd’hui la valeur universelle, l’étalon mesurant toutes choses ici-bas, de la valeur d’un bout de cette planète sur laquelle on s’octroie des droits et qu’on détruit petit à petit pour cette même valeur jusqu’à la vie humaine qu’on exploite toujours pour cette valeur.

Je chie sur une société capable de faire entrer dans son vocabulaire une abomination telle que « gagner sa vie ». Il n’y a rien à gagner et surtout pas la vie que tu as déjà.

Car dans le fond, nous sommes tous les locataires, de notre vie, de notre corps, de nos possessions, de notre statut social. Tout ça s’arrêtera un jour pour chacun de nous et quelqu’un d’autre prendra notre place.

Alors on va me dire que cette expression c’est « une  façon de parler » car cela veut simplement dire subvenir à ces besoins. Ok, très bien, alors dites je subviens à mes besoin et non pas je gagne ma vie.
Croyez-moi, le fait qu’une telle expression existe n’est pas anodin car elle participe au fonctionnement du système et au « conditionnement » de ceux qui l’alimentent ou disons plutôt qui doivent l’alimenter.

L’angoisse c’est la mort, cette inconnue face à laquelle la fragilité de la vie nous pousse à nous dire  je dois « accomplir » quelque chose, certains disent laisser une trace, car, non ce n’est pas possible, la vie doit bien avoir un sens.
Et bien peut-être pas.
Peut-être qu’il faut juste en profiter, là où vous vous acharnez à accumuler des biens, où vous passer le précieux temps de votre existence que vous monnayer à construire une carrière, se faire une place car après tout, comme dit le proverbe, la mort est la raison finale de tout.







Il était une foi…


Le problème avec la religion, car oui il y a un problème, est sa dimension dogmatique, et, accessoirement, la distance paradoxale que, de fait, cette dimension présente au regard du contenu même de la plupart des écrits religieux qui prônent la tolérance.

Cette dimension dogmatique, qui tient en la certitude de détenir la vérité – et donc logiquement que les autres ne peuvent qu’être dans le faux –  dans le meilleur des cas s’exprime, si l’on peut dire, par une indifférence vis-à-vis de l’autre voire, dans le pire des cas, par le mépris et même la haine de l’autre, haine qui, sinon justifie, du moins explique qu’un être puisse aller jusqu’à en tuer un autre pour une parole, un écrit, un dessin sous prétexte que sa vérité n’est pas la tienne, que ton « sacré » n’est pas le sien.  Après tout, oui, pourquoi pas, quel mal à faire taire quelqu’un qui de toutes façons a tort ?

Ma sensibilité m’a amené à étudier, pour le moment très modestement, le bouddhisme.
L e peu que j’ai appris est, entre autre, que Bouddha demandait à ne surtout pas être cru sur parole, mais invitait à faire l’expérience du chemin qui lui semblait être le bon.

Le dogme des religions, et c’est là son effet pervers, ignore, et bien sûr volontairement, le fait que dieu puisse être une création de l’homme – et on pourrait alors revenir sur le caractère sacré même de Dieu ou plutôt dans ce cas de l’idée de Dieu.

Le fait- le mot est lâché. Le dogme ignore le fait. Et outre le paradoxe évoqué précédemment concernant la distance entre le dire et le faire, il y a ce paradoxe de l’ignorance du fait, ce paradoxe de penser détenir la vérité sans pouvoir le prouver, sans avoir même à le prouver. Il parait que cela s’appelle la foi. Et si la conviction, donc la foi, d’un religieux est tout à fait respectable, cette ignorance du fait devrait s’accompagner d’humilité. Ce que ne peut accepter le dogme. En effet, comment serait-il possible de dire à la fois « je suis sûr d’avoir raison » et « je ne peux pas affirmer que l’autre à tort » ?


Je respecte la foi de chacun et même l’admire. Mais si le dogme doit s’accommoder de l’ignorance du fait - une ignorance qui en fait devrait plutôt s’assimiler à une incapacité – alors la foi  doit accepter ne pas être une vérité. Sinon quelle serai alors la distance entre la foi et l’aveuglement ?